Les Statues de Thionville

Guide : Bernard Junk

Texte : Bernard Junk

Comme l’an passé, cette dernière marche de l’année s’est déroulée dans le centre de Thionville à la recherche d’éléments du patrimoine de la cité. Cette année, les statues, nombreuses dans la ville, étaient le thème de ce circuit.

Partant du théâtre devant lequel se trouve un buste du maréchal Foch, le commandant en chef des forces alliées en 1918, nous nous sommes dirigés vers la statue de Victor Hugo, œuvre du sculpteur Jean Boucher. En place à Thionville depuis 1951, cette statue en bronze a été réalisée à partir du plâtre original ayant servi pour le monument en granit érigé à Guernesey où le poète a passé ses années d’exil. Passant par le square René Schwartz au milieu duquel se dresse une « Femme drapée », œuvre du sculpteur Lucien Brasseur, nous avons gagné le parc Napoléon qui a pris ce nom en 1921 à l’occasion du centenaire de sa mort et qui abrite un buste de l’empereur en marbre de Carrare. Dans ce parc également, la fontaine à deux vasques ornée d’angelots est une œuvre d’Albert Ernest Carrier-Belleuse, célèbre sculpteur du Second Empire et de la Troisième République. Une fontaine identique se trouve au milieu de la place de la Réunion dans le vingtième arrondissement de Paris.

Nous avons ensuite longé la Moselle pour déboucher devant le soldat sculpté par Sylvain Divo, artiste de la région de Thionville, tailleur de pierre, fondeur de bronze et céramiste, auteur de nombreuses œuvres dans la région et animateur d’ateliers et d’activités festives ou scolaires. Devant l’hôtel de ville, le buste de Robert Schuman, député de Thionville et l’un des pères de l’Europe, a connu une vie mouvementée : déboulonné en 1983 en pleine crise de la sidérurgie, il a été retrouvé un an plus tard au fond de la Moselle … Auparavant se trouvait à cette place devant la mairie une sculpture en pierre, le Bain, de Charles Cassou.

Redescendus sur le chemin de halage après être passés devant un autre mémorial lié à la libération de Thionville en novembre 1944, œuvre, elle aussi, due au talent de Sylvain Divo, nous sommes remontés au niveau du parc Wilson pour admirer le magnifique sanglier en bronze créé par Berthe Martinie en 1949. Traversant l’avenue, nous avons fait une longue halte devant un incontournable, l’Union, sculpture en bronze de Louis Lutz qui a ses admirateurs et ses détracteurs, en tout cas qui ne laisse pas indifférent. Auparavant se dressait ici La Nymphe, œuvre de Henri-Louis Cordier récupérée par l’État et dont le transfert vers le Louvre a donné lieu à des commentaires de mécontentement sur son état de la part d’Anne Pingeot …

Un détour par la statue d’Antoine Merlin, dit Merlin de Thionville, député de la Moselle à la Convention Nationale, puis un passage par la place Marie-Louise où a été évoqué le monument disparu à la gloire de la Métropole du fer, tombé sous le chalumeau des syndicalistes lors de la crise de la sidérurgie en 1984.

Et c’est le retour vers le centre de la ville, passant devant la Vierge à l’Enfant placée devant l’Institut Notre Dame de la Providence, « la Pro » pour les intimes. Impasse des Augustins, sur une façade, un curieux visage interpelle : sa bouche grande ouverte servait autrefois à y placer une poutre avec une poulie servant de chèvre pour descendre les tonneaux dans la cave en dessous d’elle.

Ce petit circuit qui a bien plu à la quarantaine de participants gâtés par la météo, s’est terminé par les « classiques » du centre-ville : le petit moine au-dessus de la porte d’une ancienne taverne, le noir assis sur un ballot de tabac, enseigne d’un bureau de tabac autrefois et la statuette de Saint-Nicolas dans sa petite niche en façade, sans barbe, mais avec son saloir et ses trois enfants dont l’un sort une jambe du baquet, on ne sait toujours pas pourquoi…

Album : Marc Koch

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