Le camp de sûreté
Le camp André MAGINOT (o:1877-†1932) est construit à l’est du village d’ANGEVILLERS à une altitude voisine de 380 mètres. Il se situe à quelques centaines de mètres de l’ouvrage de ROCHONVILLERS (A8) et à 2 km de celui de MOLVANGE (A9). Il est destiné à offrir aux équipages des ouvrages souterrains de meilleures conditions de vie en temps de paix, à disposer à demeure de troupes d’active en cas d’attaque inopinée, à pallier le déficit de logements dans le secteur proche.
C’est l’entreprise parisienne CAMPENON Bernard et Cie qui remporte l’adjudication pour la somme de 5,95 millions de francs. Le chantier démarre en 1931 et est opérationnel en 1933 ; il est occupé épisodiquement par des troupes d’active ou des réservistes (168ᵉ Régiment d’Infanterie des Régions Fortifiées = 168ᵉ RI de RF). Il est agrandi en 1935 (entreprise TOPPETA de LUDELANGE pour 118 000 francs!!!)
Le casernement est alors occupé en permanence (169ᵉ Régiment d’Infanterie de Forteresse, 151ᵉ Régiment d’Artillerie de Position).
Le casernement couvre près de 19 hectares ; le terrain de manœuvres et la poudrière attenants s’étendent sur plus de 22 hectares. A la veille de la guerre, il comporte 29 bâtiments… il en perdra par la suite… un TIERS!!
Vue aérienne du camp d’Angevillers
Entrée du camp
De 1940 à 1944, il est occupé par les Allemands (libération d’ANGEVILLERS le 10 septembre 1944). Les Français le réintègrent à la libération et occupent la partie droite …les Américains et les troupes de l’O.T.A.N. (à partir de 1952) la partie gauche jusqu’en 1966.
Depuis 1953, le casernement est abandonné et vandalisé; il est utilisé comme terrain de manœuvres (40ᵉ Régiment de Transmissions de THIONVILLE)
Un circuit permet au groupe de dresser un état des lieux: le poste de garde et sa prison, la maison du vaguemestre, le bâtiment de l’horloge-siège des bureaux du bataillon, le magasin, le château d’eau, les bâtiments des troupes, hangars et garages, atelier du génie, cuisine, réfectoires et foyer, écuries, sanitaires et latrines, infirmerie etc…le tout dans un état de délabrement où la nature a repris ses droits.
Bâtiment des troupes
Bâtiment des troupes
Infirmerie
Trente-quatre vosgiens par un temps couvert, mais sans pluie avec quelques rayons de soleil ont participé à cette marche au milieu d’un champ de ruines.
Les autorités militaires avaient interdit l’accès aux bâtiments pour des raisons de sécurité…engendrant une certaine frustration dans la curiosité des Vosgiens !
À 17 h 15, les marcheurs retrouvent la place de la mairie après un détour par l’ouvrage de ROCHONVILLERS (A8), le stand de tir à 50 mètres et la mare CHATEBOURG (9 km).
Sources:
- Mairie d’ANGEVILLERS (Photo aérienne)
- ANGEVILLERS 1931-1945 Chronique d’une enfance vécue sur la Ligne Maginot
- Ernest NIESSEN – Fensch Vallée Éditions. (photos tirées de ce livre)
- Au fond de la vallée commence la guerre – Tome 1 et 2- Yann ZANELLA – 2022- ENTRANGE
Foyer militaire
Le bâtiment de l’horloge