Marche du 25 septembre au camp d’Angevillers

Guide : Norbert Guelen

Est-ce la météo peu engageante de ce mercredi qui a découragé les marcheurs à se joindre à nous pour cette sortie à la découverte du camp d’Angevillers ? En effet, nous n’étions que 16 pour cette visite exceptionnelle alors que la pluie a cessé avant 14 heures. Nous passons souvent devant le portail d’entrée de ce camp lors de nos marches trimestrielles au chalet sans pouvoir pénétrer dans cette zone militaire interdite. Mais grâce à Norbert qui a obtenu et les autorisations auprès de l’autorité militaire et les clés du cadenas, nous avons pu déambuler au milieu des bâtiments qui constituent cette ancienne caserne.

Après avoir évoqué la Cité des Jardins d’Angevillers qui était les habitations des officiers et sous-officiers, Norbert nous a conté l’historique de ce camp édifié entre 1931 et 1933 dans le cadre de la construction de la ligne Maginot. En effet, à quelques centaines de mètres se trouvent les entrées des ouvrages de Rochonvillers et de Molvange. Désigné « casernement de sûreté » dans la nomenclature militaire, ce camp, qui portait aussi le nom de Caserne Maginot, était destiné aux troupes des forts qui, par roulement, y séjournaient en temps de paix. D’une superficie d’une vingtaine d’hectares, il pouvait héberger plusieurs bataillons et fut même agrandi en 1935 pour des compagnies de fusiliers-voltigeurs et d’artillerie. À côté des bâtiments pour la troupe, on y trouvait des bâtiments de commandement, de service, des salles d’instruction, cuisines et réfectoires, locaux sanitaires, mess, foyer, infirmerie, etc.

 

Approprié par les allemands durant la Deuxième Guerre mondiale, le camp fut occupé après 1945 en partie par l’armée américaine et les troupes de l’OTAN jusqu’en 1966. Utilisés par l’armée française jusque dans les années 1990, ces casernements sont aujourd’hui abandonnés et tombent en ruine.

Norbert nous a guidés dans ce dédale de bâtiments délabrés dont on peut néanmoins remarquer la qualité de construction, en particulier l’utilisation importante de pierre de taille qui leur donne un cachet remarquable. Passé le portail d’entrée, on trouve un pavillon de garde faisant face à un bâtiment de service. Au fond de la cour d’honneur envahie par la végétation, le bâtiment de commandement. Déambulant entre les habitations pour la troupe, nous passons près des garages pour les véhicules, des ateliers, un château d’eau, des bâtiments sanitaires … À la limite de cette vaste zone, des écuries, car les régiments utilisaient à l’époque beaucoup de chevaux, de selle et de trait, plus d’une centaine pour un bataillon, nous a dit Norbert. Plus loin, une retenue d’eau sans doute créée pour servir en cas d’incendie. Revenant vers la cour d’honneur, nous passons derrière l’infirmerie, cachée dans la végétation luxuriante.

Quittant le camp, nous avons regagné le chalet du club en passant devant l’entrée de l’ouvrage de Rochonvillers, lui aussi abandonné et vandalisé après avoir servi jusqu’à la fin des années 1990 de P.C. de guerre à la Première Armée française. Norbert a aussi évoqué le « bunker d’Hitler », ce PC construit par l’armée allemande en 1944 sur les hauteurs de l’ouvrage et dont la construction a été stoppée par l’avancée des troupes alliées après le débarquement en Normandie.

Merci Norbert pour cette visite très intéressante et cette page d’histoire !

Textes et Photos : Bernard Junk

Retour en haut